Le 24
juin 2013, j'ai pris la route sur une section du sentier entre Chartres et
Tours menant à Saint-Jacques-de-Compostelle. À pied, à vélo, en auto, plus de 700
kilomètres auront été parcourus pour la réalisation de ce travail
photographique.
Je ne
connaissais rien de cette région de la France et j'étais néophyte sur la
question du pèlerinage. La simple évocation de
Compostelle faisait écho à une quête mythique plus qu'à toute autre chose où le
pèlerin s'engage à mesurer ses limites personnelles et intimes. Je croyais l'acte monotone.
Au fil
des jours, j'ai appris à voir et à comprendre Compostelle, sa tradition, les
motifs de cette venue exprimés par les voyageurs, sa coquille à forte valeur
symbolique arborée fièrement par les pèlerins, ornant aussi plusieurs
chapiteaux romans et donnant également cette forme aux bénitiers. Les balisages
blancs et rouges semés aux endroits stratégiques, sur les arbres, les rochers,
les murs et les poteaux donnant ainsi aux usagers la certitude d'être guidés
vers l'ultime but.
Au fil
des jours, j'ai appris à croire en moi-même et je n'ai pas eu tort. Dès mon
premier pas, j'ai mis sur le côté du Chemin le doute qui m'habitait en toutes
choses. J'ai compris la célèbre phrase de l'écrivain Albert t'Stersteven : "Voyager, c'est savoir
s'arrêter".
Je
vous présente ce parcours sans chronologie, composé d'instantanés de mes brefs passages
au gré de mes déplacements, avec tendresse et sincérité.
Ce travail a fait l'objet d'expositions en France et en Gaspésie à l'été 2014.